Selon l’OMS, dans le monde, 55,2 millions de personnes sont actuellement atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elles sont un million en France. Ces chiffres sont en constante augmentation : la maladie devrait toucher 78 millions de personnes dans le monde en 2030, et 139 millions en 2050.
Environ 60% des patients sont des femmes. Il y a plusieurs explications à cette prédominance : la longévité moyenne plus élevée chez les femmes, mais aussi l’exposition à la dépression, facteur aggravant la dégénérescence, plus fréquent chez les femmes, le niveau d’éducation et de stimulation intellectuel, en moyenne plus bas sur l’ensemble du globe, ou encore la chute du taux d’œstrogènes à la ménopause, qui rendrait les fonctions cognitives plus vulnérables.
Mais il y a quelques jours, des chercheurs de la Case Western Reserve University ont jeté un nouvel éclairage sur le sujet, en mettant en évidence le rôle d’une enzyme, l’USP11, codée par le chromosome X. L’expression d’USP11 est donc plus élevée chez les femmes, qui possèdent deux chromosomes X, contre un X et un Y chez les hommes.
Or, les niveaux d’USP11 semblent fortement corrélés à la production de la protéine Tau, responsable de la formation d’amas toxiques dans les cellules nerveuses des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. De plus, une élimination génétique d’USP11 chez les souris femelles les protège contre les troubles cognitifs. Cette découverte pourrait donc ouvrir la voie à de nouveaux traitements de la maladie, par inhibition de l’enzyme USP11.