Mercredi 3 août, on recensait 23000 à 25000 cas de variole du singe dans le monde, un chiffre en forte augmentation. La maladie, dont la souche provient d’Afrique de l’Ouest, est connue depuis au moins quarante ans, mais se propageait généralement peu. Or, en juillet, cinq décès ont été comptabilisés hors du continent africain, dans quatre pays où la variole du singe est très inhabituelle : au Pérou, au Brésil, en Inde et en Espagne.
Les chiffres sur sa létalité oscillent entre 0.5 et 3.6%. Difficile de faire des bilans anticipés : avec un temps d’incubation médian de sept jours, et trois semaines d’éruptions, les complications graves ne se manifestent pas un mois avant la contagion.
Mais vaccins et remèdes existent. Luis Sigal, spécialiste des poxvirus à l’Université Thomas Jefferson de Philadelphie, le souligne : « L’espoir est que les traitements, qui sont efficaces, deviennent plus disponibles ; pour cela, il faudra que les gouvernements accélèrent leur mise à disposition ».
Un ancien patient, hospitalisé en Angleterre, en témoigne aussi : « On peut arrêter la variole du singe comme on a enrayé le Sida », écrit-il sur les réseaux sociaux. Mais il ajoute qu’il faudra pour cela dépasser beaucoup de préjugés. En effet, cette maladie qui se transmet essentiellement par le contact des muqueuses et des lésions cutanées, frappe en majorité les homosexuels et bisexuels. Elle n’est cependant pas liée à une orientation sexuelle. L’Organisation Mondiale de la Santé rappelle qu’« une danse prolongée et rapprochée » suffit à propager le virus.