Altos Labs lève 3 milliards d’euros pour étudier le vieillissement et repousser les limites de la longévité
La biotech californienne Altos Labs a réussi à lever 3 milliards d’euros en 2022, faisant d’elle la start-up la mieux financée de l’histoire. Cette somme considérable, apportée par des investisseurs audacieux et visionnaires, témoigne de l’intérêt croissant du secteur technologique pour les recherches sur le vieillissement et les thérapies de régénération cellulaire.
Un rêve transhumaniste sur le point de devenir réalité ?
Guérir la vieillesse n’était jusqu’ici qu’un fantasme transhumaniste. Mais il pourrait désormais avoir de bonnes chances de devenir réalité. Ce n’est pas de la science-fiction, affirme Jean-Marc Lemaître, directeur de recherche à l’Inserm et mondialement connu pour avoir réussi à rajeunir des cellules de la peau de personnes âgées de plus de 100 ans. Les avancées réalisées dans ce domaine au cours des dernières années permettent d’envisager sérieusement l’idée de vivre beaucoup plus longtemps en bonne santé.
Une course effrénée à l’immortalité
De nombreux géants de la tech s’engagent avec ferveur dans cette course contre la montre pour vaincre la vieillesse. Elon Musk, co-fondateur de Tesla et de SpaceX, s’intéresse de près à l’idée de fusionner l’homme avec la machine, notamment par le biais de sa société Neuralink, qui développe des interfaces cerveau-ordinateur. Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, investit quant à lui dans Unity Biotechnology, une société spécialisée dans les médicaments pour ralentir ou inverser le vieillissement.
Les thérapies de régénération cellulaire au centre de l’innovation
Plusieurs projets de recherche et thérapeutiques ont émergé récemment, visant à exploiter les découvertes scientifiques relatives au vieillissement. Les cellules souches sont ainsi considérées comme une piste prometteuse pour traiter diverses maladies liées à l’âge, en permettant aux tissus endommagés de se régénérer. De même, la reprogrammation cellulaire, qui consiste à transformer une cellule adulte en un type différent de cellule ou en cellule souche pluripotente, est également étudiée pour son potentiel à inverser certains effets du vieillissement. Grâce à ces technologies, il pourrait être possible un jour de réparer ou remplacer des organes endommagés et ainsi prolonger significativement l’espérance de vie.
Les défis éthiques et sociaux de la conquête de l’immortalité
Bien que la perspective d’une vie plus longue et en meilleure santé séduise de plus en plus d’investisseurs et de chercheurs, cette quête soulève également plusieurs questions d’ordre éthique et sociétal. Le vieillissement est-il réellement un problème à résoudre, ou plutôt une dimension inhérente à la condition humaine ? Dans quelle mesure ces technologies de prolongement de la vie peuvent-elles accentuer les inégalités sociales et économiques, en créant un fossé entre ceux qui pourront y accéder et ceux qui n’en auront pas les moyens ?
Repenser notre rapport à la vieillesse et au temps
Face à ces questions, certains experts estiment qu’il serait peut-être plus judicieux d’investir dans des recherches visant à améliorer la qualité de vie durant le processus de vieillissement plutôt que de chercher à le repousser indéfiniment. En outre, il sera important de repenser notre rapport à la vieillesse et au temps qui passe afin d’éviter la stigmatisation des personnes âgées et le culte de la jeunesse éternelle.
Des perspectives prometteuses, mais encore incertaines
En dépit des progrès réalisés par Altos Labs et d’autres acteurs du secteur, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que l’immortalité — ou du moins une extension significative de la longévité humaine — ne devienne une réalité scientifique tangible. Le pari osé de ces pionniers pourrait toutefois encourager davantage de chercheurs et d’investisseurs à s’intéresser à ce domaine, et ainsi accélérer la découverte de nouvelles solutions pour combattre les maladies liées à l’âge et améliorer notre condition physique et mentale à mesure que nous avançons dans la vie.