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Pollution atmosphérique : les particules fines engendreraient un risque accru de glaucome

Une étude française révèle le lien entre pollution et glaucome

Selon les résultats d’une étude menée par l’Inserm, la pollution atmosphérique, notamment les particules fines, augmenterait le risque de développer un glaucome. Cette maladie chronique de l’œil est la seconde cause de cécité en France après la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Les explications du Pr Antoine Brézin, chef du service ophtalmologie à l’hôpital Cochin à Paris.

Qu’est-ce que le glaucome ?

Le glaucome est une maladie oculaire qui provoque une détérioration progressive du nerf optique, responsable du traitement des informations visuelles transmises au cerveau. Il entraîne des pertes de champ visuel et peut mener à la cécité si elle n’est pas traitée. Bien qu’il existe différents types de glaucome, la plupart sont dus à une augmentation de la pression intraoculaire. Cette pression résulte généralement d’un déséquilibre entre la production et l’évacuation du liquide intraoculaire (l’humeur aqueuse).

La pollution atmosphérique, un facteur aggravant

L’étude menée par l’Inserm a montré que la pollution atmosphérique, notamment les particules fines, avait un impact significatif sur le développement du glaucome. En effet, ces particules sont capables de pénétrer dans l’organisme et d’affecter la santé de diverses manières, notamment celle des yeux. Les chercheurs ont ainsi observé une augmentation du risque de glaucome chez les personnes exposées à des niveaux élevés de pollution atmosphérique. Plus précisément, ils ont constaté que la concentration en particules fines (PM2,5) était directement liée au risque de développer cette maladie oculaire. Ainsi, pour chaque augmentation de 5 µg/m³ de PM2,5 dans l’air ambiant, le risque de glaucome augmentait de 6 %.

Un risque particulièrement important en milieu urbain

Cette découverte est d’autant plus préoccupante que la pollution atmosphérique est un problème majeur dans les zones urbaines, où vit une grande partie de la population mondiale. Les habitants des grandes villes sont donc particulièrement exposés à ce risque accru de glaucome. De plus, la pollution atmosphérique ne cesse de s’accroître avec l’industrialisation et l’urbanisation croissantes, rendant la prévention et la prise en charge du glaucome d’autant plus urgentes.

Des mesures de prévention indispensables

Face à ces résultats alarmants, il est essentiel de mettre en place des mesures de prévention et de sensibilisation au glaucome. Tout d’abord, il convient de mieux informer la population sur cette maladie oculaire afin de favoriser son dépistage précoce. Des examens réguliers chez un ophtalmologiste sont en effet nécessaires pour détecter le glaucome à temps et éviter la cécité. Par ailleurs, des actions doivent être menées pour réduire la pollution atmosphérique et améliorer la qualité de l’air. Cela passe notamment par une réglementation plus stricte concernant les émissions polluantes des véhicules et des industries, ainsi que par le développement des transports en commun et des modes de déplacement doux (vélo, marche). Enfin, il est crucial de soutenir la recherche médicale pour mieux comprendre les mécanismes liant pollution et glaucome, et développer des traitements plus efficaces contre cette maladie chronique. L’étude de l’Inserm met en évidence un lien préoccupant entre la pollution atmosphérique et le risque de glaucome. Cette découverte souligne l’importance de lutter contre la pollution de l’air et de sensibiliser la population à cette maladie oculaire potentiellement dévastatrice. Les pouvoirs publics et les professionnels de santé ont un rôle majeur à jouer dans cette démarche, afin de protéger notre vision et préserver notre qualité de vie.

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