Le mot « ayur », en sanskrit, signifie « vie » ou « force vitale ». Le mot « veda » se traduit par « connaissance ». Ayurveda signifie donc « connaissance de la vie », en d’autres termes « la science de la vie ».
Cette pratique millénaire en Inde nous apporte un éclairage nouveau sur la santé, voire une définition radicalement différente : plus que de soigner, il s’agit d’améliorer la longévité et la qualité de la vie. Ainsi, cette science est à la fois première médecine de l’humanité et technique de développement personnel.
Les origines de l’Ayurveda
L’Ayurvéda, considérée aujourd’hui comme la plus ancienne médecine holistique du monde (qui traite l’être humain dans sa globalité, c’est-à-dire en tenant compte de l’esprit du mental et du corps), est issue de la civilisation de la vallée de l’Indus : son origine date des années 2500 avant J.-C. et connait son apogée entre 500 avant J.-C. et 1000 après J.-C.
Malgré les aléas de l’Histoire, cette civilisation et cette tradition ayurvédique restent vivantes de nos jours, tout comme la médecine traditionnelle en Chine.
Elles ont été transmises oralement, en langue sanskrite (langue ancienne mais encore utilisée), mais aussi retranscrites par les Védas, textes sacrés de l’inde, qui prônent aussi le yoga, la méditation, la discipline de vie, les méthodes de purifications, ou encore une vie en harmonie avec la nature.
Lors de la colonisation anglaise de l’Inde, l’Ayurveda était illégale. Mais la médecine occidentale allopathique (médecine classique qui traite les symptômes d’une maladie et qui s’appuie sur les faits) n’était pas suffisante pour soigner la totalité de la population. Des médecins ayurvédiques ont ainsi exercé secrètement et ont soigneusement conservé la connaissance.
Depuis l’indépendance en 1947, l’ayurveda est reconnue comme une médecine légale.
En Inde, cette pratique est enseignée à l’université. Il existe des pharmacies, des centres, des cures ayurvédiques.
A l’université de Londres, l’ayurveda est enseignée dans un cursus de médecine alternative, et peut être pratiquée librement.
Mais l’Ayurveda en France s’oriente malheureusement surtout sur l’aspect » bien-être » de la discipline, pourtant reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) depuis 1982 comme étant une médecine à part entière.
Les concepts de base de l’ayurveda : Les cinq éléments et les trois « humeurs »
« Nul n’échappe à sa nature. » Cet adage résume à lui seul le concept de l’ayurvéda. Apprendre à se connaître, s’accepter selon sa nature et vivre selon cette nature profonde. L’ayurvéda ne prend pas seulement en compte l’aspect somatique, mais accorde aussi à la dimension spirituelle et au mental leur vraie place.
L’objectif de la médecine ayurvédique est d’équilibrer l’état de santé, afin d’éviter l’apparition des maladies. Pour cela, elle se base sur les 5 éléments (bhûtas en sanskrit).
La part sacrée des 5 éléments
- L’Ether (Akasha) que l’on traduit pas l’espace, l’invisible
- L’air (Vayû), condensation du premier élément, tout aussi invisible.
- Le feu (Agni), émanant du choc des deux premiers éléments, visible mais impalpable
- L’eau (Apa), condensation de Agni, visible, matériel, soumis à la gravité, épouse les formes de ce qu’il touche.
- La terre (Prithivi), dépôt de l’eau, le seul élément solide aussi soumis à la gravité.
Les cinq éléments sont considérés comme sacrés, et sont présents dans chaque cellule de chaque être vivant dans des proportions différentes. C’est cette proportion propre à chacun qui va nous différencier les uns des autres, et paramétrer notre nature.
Les trois « humeurs » ou doshas, la recherche d’équilibre
Des cinq états de la matière, vont découler trois énergies dynamiques, trois humeurs, que l’on appelle les doshas.
- Vata (éther +air)
- Pita (feu + eau)
- Kapha (eau +terre)
Les doshas sont comme des énergies qui circulent en continu, et qui se complètent. Lorsque l’une augmente, les deux autres ou une des 2 autres diminue. C’est ce qui crée l’équilibre ou le déséquilibre.
La constitution propre à chaque personne se définit selon le dosage de ces trois humeurs qui s’ancrent dans nos cellules à notre conception.
Elle dépend des constitutions des parents (héritage génétique en médecine moderne), mais aussi des facteurs qui vont les modifier (régime alimentaire, environnement, activités qui les ont accompagnés dans leur vie).
S’il y a un déséquilibre des humeurs, les pathologies s’installent.
Le praticien ayurvédique détermine la constitution prédominante d’une personne par l’examen morphologique, l’écoute du pouls, l’observation de la langue, mais surtout par un questionnaire très détaillé.
Les possibilités de constitutions sont toutes les combinaisons possibles de dosage des 3 doshas.
Une fois cet exercice terminé, il va pouvoir prescrire l’alimentation, l’hygiène de vie, la pharmacopée, les différentes plantes et épices qui lui sont adaptés.
Les postures de Yoga peuvent aussi être choisies en fonction de cette constitution.
L’ayurveda, une médecine personnalisée à réaliser chez soi.
La subtilité de l’ayurveda est la personnalisation des prescriptions et recommandations.
Par exemple, une épice, un massage, un aliment, ou une plante ne sera pas adapté à certaines personnes, malgré les bienfaits qu’on leur prête. Tous les soins et traitement sont choisis en fonction de la constitution de base, et des déséquilibres évalués par le praticien. Il s’agit vraiment de sur-mesure !
Selon l’Ayurvéda, une bonne santé, c’est un bon sommeil, une bonne alimentation, et un bon transit. Pour cela, de nombreux rituels existent. Certains demandent une grande rigueur, d’autres sont facilement réalisables chez soi.
Il ne faut jamais se sentir oppressé, ou asservi à une pratique, mais toujours prendre du plaisir à la vivre en conscience. Il peut être contraignant de s’astreindre à tous les rituels, mais lorsque l’on en adopte certains, il est difficile de s’en passer par la suite !
Pour une connaissance approfondie, il faudra se référer à des ouvrages spécialisés. Mais voici les éléments essentiels d’une pratique quotidienne ayurvédique :
- Les rituels du matin
– Se lever de façon douce mais immédiate sans retarder le moment de sortir du lit.
– Éliminer les « malas », selles et urines.
– Se nettoyer la bouche avant toute chose : en ayurveda on utilise un gratte-langue pour éliminer les toxines déposées sur la langue, on se brosse les dents au réveil, puis on fait un bain de bouche à l’huile de sésame (gandoush).
– Se nettoyer le nez (neti), avec un ustensile prévu à cet effet, ou à l’aide d’un serum physiologique pour les néophytes.
– Se nettoyer les yeux.
– Se purifier avec « l’eau du matin » (usha pan), une eau chaude dans un récipient en cuivre qui réhydrate le corps et contient de nombreuses vertus.
– Faire de l’exercice physique (viyama). Le yoga est évidemment la pratique physique de prédilection en ayurveda
– S’auto- masser : c’est une technique excellente pour le système nerveux, la peau et le drainage lymphatique. Le massage du ventre est très bon pour le métabolisme.
– Une douche rapide et fraîche. Cette douche est moins importante que celle du soir.
– Le Pranayama (exercices de respiration) permet selon les méthodes d’apaiser, de stimuler, de relaxer, de soigner, mais aussi d’accéder plus facilement à la méditation.
– Méditer entre 5 et 20 minutes pour calmer le mental, source de toutes les souffrances.
– Prendre son premier repas
Il est recommandé bien sûr de se réveiller une demi-heure à deux heures (!) plus tôt qu’à son habitude pour commencer à intégrer quelques-uns de ces rituels
- Rituels de la journée
– Le travail est une activité saine, si tant est qu’il nous rende heureux. La notion de plaisir est primordiale en ayurveda.
– Méditer, ou se relaxer après le repas du midi. La sieste courte est aussi conseillée si elle ne dépasse pas les 20 minutes.
- Rituels du soir
– Se débarrasser de ses vêtements, et surtout de ses chaussures, afin de s’ancrer dans le sol, et ne pas polluer son « chez-soi ».
– Se laver. La douche du soir nettoie des énergies néfastes, des impuretés de la journée, et nous prépare au renouvellement cellulaire de la nuit.
– Prendre son dernier repas le plus tôt possible, et ne pas grignoter ni boire avant de se coucher, pour ne pas prolonger la digestion.
– Faire un bilan de la journée : noter mentalement ce qu’on a fait de bien dans la journée, et ce qu’on pourrait améliorer.
– Dormir dans une chambre épurée, ventilée, et propre, sans aucune interférence avec des objets électroniques. La tête du lit doit être orientée vers l’est ou le nord.
- Se nourrir
Le bon sens est le maître-mot en ayurveda.
Ainsi, on privilégie les fruits et les légumes locaux, et de saisons.
On évite les protéines animales, sources de toxines, donc qui fatiguent l’organisme.
Les épices sont le secret de tous les plats ayurvédiques, pour limiter le sel, déjà, et profiter de leurs nombreuses vertus anti-inflammatoire et antioxydantes entre autres.
Ne pas faire chauffer de l’huile et préférer l’huile de coco ou de sésame à l’huile de tournesol.
Il faut évidemment limiter les stimulants tels que l’alcool, le café, le thé et les boissons gazeuses qui acidifient le corps et privilégier l’eau tiède (jamais glacée) et les jus de citron et gingembre par exemple.
Le repas du midi est le plus important de la journée, car c’est le moment où le feu digestif est le plus puissant.
Enfin, les laitages et les viandes le soir nuisent au sommeil car sont difficiles à assimiler par l’organisme.
Il y a tant de règles, de rituels, de conseils, et de remèdes ancestraux qu’il nous faudrait toute une vie pour apprendre à vivre selon l’Ayurveda.
Mais quelques pratiques choisies judicieusement pourront améliorer votre quotidien. N’hésitez pas à aller chercher ce dont vous avez besoin, parce que l’ayurveda, c’est avant tout un état d’esprit : une discipline qui nous mène vers la liberté.
Pour aller plus loin : https://livre.fnac.com/a12606986/Samuel-Ganes-Mon-coach-ayurveda
Pour faire son test de constitution : https://www.esprit-ayurveda.fr/test-dosha/